La pratique collaborative de Catherine Béchard et de Sabin Hudon sonde les entre-espaces liés aux territoires habités, ainsi que les temporalités alternatives ou parallèles des activités de l’ensemble du vivant. L’écoute attentive et ce qui échappe aux perceptions immédiates du monde sont au centre de leur pratique. Ils s’intéressent particulièrement à la notion d’habitat et de micro-habitat, en s’attardant aux caractéristiques singulières et aux configurations infinies qui se retrouve dans les milieux habités par différentes formes de vie. Au cœur de ces environnements se trouvent des phénomènes acoustiques qu’ils analysent et étudient. En scrutant l’espace-temps des lieux habités par le vivant, les artistes tentent une sensibilisation à la complexité d’un environnement diversifié et aux cohabitations nombreuses, afin de révéler un monde en deçà et au-delà de celui de l’écoute et du regard habituels. Leurs projets de recherche et création prennent la forme d’installations, de sculptures, d’œuvres sonores, de vidéos et de photographies. Leurs réalisations ont été présentées lors d’expositions individuelles et collectives dans de nombreuses villes au Canada, en République tchèque, au Brésil, aux États-Unis, en Allemagne, en Croatie et en Chine.
Béchard & Hudon ont amorcé à l’été 2024 un projet de recherche en partenariat avec la Galerie UQO et des chercheur·euses de l’ISFORT (Institut des sciences de la forêt tempérée, UQO). Depuis, ils ont réalisé plusieurs séjours de recherche dans des forêts de l’Outaouais qu'ils poursuivront jusqu'en 2026. Lors de leur résidence au Centre SAGAMIE, ils travailleront sur une série de photographies réalisées dans des vieilles forêts et d’autres actuellement sous observation dans le cadre de dispositifs expérimentaux. Ils ont travaillé avec une caméra à spectre complet afin d'exposer ce qui se passe dans les profondeurs de la forêt, en étendant notre regard au-delà du spectre visible à l'œil humain. Dans une attention diplomatique envers les autres espèces, ils souhaitent mettre en lumière l'importance de ces habitats forestiers pour le maintien de nos relations interespèces dans une « politique des interdépendances ». Le fruit de leur travail sera exposé à la Galerie UQO en mars 2026. Leur projet intitulé Monologue de la forêt reçoit l’appui du Programme de partenariat territorial de l’Outaouais au CALQ, pour le soutien à l'accueil en résidence et à la coproduction et l'appui du Conseil des arts du Canada.